Un entretien d'André Dhôtel à la Radio Suisse, 1978

Notre ami Olivier Annequin, auteur du dictionnaire des personnages d'André Dhôtel (nos cahiers n° 18 et 20), a trouvé, sur le site de la Radio Télévision Suisse, un entretien avec André Dhôtel, d'une durée de 53 minutes, diffusé le 2 mai 1978.

André Dhôtel venait de publier Bonne nuit Barbara. Il en est un peu question, mais l'entretien a un caractère généraliste, il reprend les constantes des entretiens d'André Dhôtel, avec un accent particulier mis sur l'enfance : l'attachement aux Ardennes, le style (et son absence), les personnages (pourquoi surtout des enfants ?), le vagabondage et l'école buissonnière, la sympathie pour les cancres, la paresse et le travail, l'allergie à la morale, la fidélité au premier amour, etc.

L'entretien est divisé en quatre séquences séparées par du Schubert. La dernière aborde un thème du cahier nº21 de 2023: Dhôtel philosophe malgré lui ?

Cliquez ici pour accéder à l'entretien sur le site des archives de la RTS.

En voici un extrait:

Question - Vous avez été professeur de philosophie. Quelle place tient-elle dans votre oeuvre ?

Réponse - Aucune. C'est-à-dire que la philosophie m'a appris à ne pas en faire inutilement. Mais ce que je peux dire, c'est que la philosophie m'a appris quand même beaucoup de choses. Je vous en parlais tout à l'heure à propos de l'étude de la psychologie des enfants.

Question - Vos livres ne sont-ils pas des contes philosophiques ?

Réponse - Ben non, je ne crois pas, ou alors je ne l'ai pas fait exprès. La philosophie m'a appris quand même beaucoup de choses.
C'est le domaine des idées, je vous ai dit que j'évitais toutes les idées, mais pour les éviter, il faut les connaître.
Je vois souvent des gens, j'entends souvent des gens parler de philosophie.
Je me dis : mais ils n'y connaissent rien, c'est élémentaire, et c'est dommage.
Alors, faire de la philosophie, ça vous apprend justement à savoir où sont les idées et où elles ne sont pas.
Dans un roman, ce que je peux faire, c'est simplement des réflexions en passant.

Question - Alors, ne peut-on pas dire que dans vos livres, il y a une certaine philosophie de la vie ?

Réponse - Oui, peut-être qu'on peut trouver, mais il ne faut pas aller trop loin.

Roland Frankart