Avec Dhôtel, de Philippe Jaccottet

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Avec Dhôtel, de Philippe Jaccottet



Dessins d'Anne-Marie Jaccottet

Fata Morgana, septembre 2008, 107 pages, 16 euros

Réunion de neuf articles consacrés par Philippe Jaccottet à André Dhôtel et de la correspondance échangée par les deux écrivains.

Philippe Jacottet (voir sa biographie sur Wikipedia) est membre d'honneur de la Route Inconnue.


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"J'ai beaucoup aimé l'oeuvre de Dhôtel, et l'homme au moins autant que l'oeuvre. Cela n'est pas si fréquent. Notre correspondance, et le choix de quelques-uns des articles que j'ai consacrés à ses livres dans la période où je pratiquais régulièrement la critique littéraire, le disent assez clairement pour que je ne voie pas bien, aujourd'hui, dans la fatigue de l'âge, ce que je pourrais y ajouter."

« Il y a, d’abord, l’importante géographie de l’œuvre : les romans d’André Dhôtel se déroulent de préférence dans des « lieux déshérités », banlieues, petites villes de province, sombres campagnes du Nord de la France. Dans ces espaces pauvres la beauté d’une fleur, d’une clairière, d’un chemin semble infiniment plus fascinante. Ses héros, dans ce monde, cheminent, courent, vagabondent à la fois dans l’obscurité et dans l’indépendance : ce sont de petits artisans, des employés, des ouvriers, des rêveurs si l’on veut, mais attentifs á la lumière qui est d’abord dans les choses, à la surface de la terre, ou sur les visages. Cette lumière poursuivie avec une obstination et une ardeur un peu folles, il n’est pas dit ce qu’elle est, mais elle peut ressembler à une jeune fille, à une fleur, à un horizon lointain, à l’éclat de l’enfance retrouvée (comme chez Rimbaud) peut-être, en fin de compte, à l’éternité »

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Voir également les critiques de Christine Dupouy, Christophe Mahy, et Michel Volkovitch dans le bulletin 22 de mars 2009, dont voici quelques extraits:.

« Rappelons enfin que, dans ses entretiens avec Jérôme Garcin (L’École Buissonnière, Horay, 1984), André Dhôtel compte, parmi les auteurs qui l’ont « attiré et instruit », Philippe Jaccottet, « hanté par la présence des souffles et des lumières d’une nature à la fois enchanteresse et périssable »

Christine Dupouy


« Une évidente complicité amicale et fraternelle se partage respectueusement dans ces lettres, surtout autour de la littérature et de leurs œuvres respectives. »

Pascale Arguedas


« Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. On retrouve chez chacun la même modestie congénitale, devenue mode de vie, de connaissance, d’écriture ; la même attention portée au monde naturel, à la flore surtout ; la même quête d’une lumière mystérieuse, à la foisn physique et supra-physique – mais sans devenir métaphysique.
Chez eux la moindre page fait du bien comme « une gorgée d’eau fraîche », et l’on apprend avec eux – je cite le premier (Jaccottet) louant le second – « à mieux aimer le monde, dont tant de gens qui écrivent aujourd’hui semblent surtout préoccupés de nous dégoûter»

Michel Volkovitch


« La modestie naturelle d’André Dhôtel et l’innocence obstinée de ses héros conduisent Philippe Jaccottet à s’interroger sur le sens profond de l’œuvre du maître d’Attigny : de roman en roman, ce dernier s’affirme comme un adepte du non-agir débordant de sérénité. Du premier au dernier livre s’exprime le respect des principes d’effacement et d’acceptation dans le but de dévoiler une réalité autre.
La présence éternelle des paysages rythme un ouvrage dédié à l’émerveillement inépuisable, le temps d’une lecture éblouie avec André Dhôtel. »

Christophe Mahy